Mercredi 28 Septembre 2011 : L’Union Régionale tire la sonnette d’alarme

La Mutualité Française de Guadeloupe a organisé une conférence de presse le
Mercredi 28 septembre de 9H00 à 11h dans les locaux de l’Union Régionale.
Tous les acteurs de la presse locale ont été invités à cette occasion.

Le Président, les membres du bureau et les responsables des commissions de travail de l’Union, ont présenté l’organisation, les activités et les projets de l’union régionale des mutuelles de Guadeloupe en matière de prévention, de formation, de communication et de défense des intérêts du mouvement mutualiste local.

Ce petit-déjeuner de presse a été également l’occasion d’aborder les sujets de santé de la rentrée 2011-2012 et les actions menées par la Mutualité pour l’amélioration du système de santé notamment,

–  la qualité de prise en charge de la dépendance au moment où la réforme annoncée par le gouvernement est reportée ;
–  la refonte de la politique du médicament faisant suite à l’affaire du Médiator® ;
–  les dépassements d’honoraires qui remettent en cause l’égalité d’accès aux soins de nos concitoyens ;
–  la politique de contractualisation entre les mutuelles et les professionnels de santé du département afin d’améliorer les remboursements des patients mutualistes ;
–  les effets sur l’activité des mutuelles de l’alourdissement brutal de la taxe spéciale sur les conventions d’assurance, passant de 3,5 à 7%.

L’Union Régionale n’est pas le relais de l’UDMG (Union départementale des mutuelles de Guadeloupe), après la dissolution des petites mutuelles. C’est le message transmis par le président Nestor Bajot, lors d’une présentation des missions et actions de ce regroupement. Les mutuelles sont assujetties à des réglementations nationales, voire européennes. De nouvelles taxes plombent de plus en plus leurs marges de manœuvre et les augmentations sont répercutées sur les cotisations des mutualistes. Des médicaments de moins en moins remboursés par la Sécurité sociale, sont à la charge des mutuelles, des malades chroniques qui paient plus cher pour se faire soigner… Va-t-on vers un système de santé à deux vitesses ? « Certains publics fragiles renoncent aux soins comme les étudiants ou les personnes âgées faute de moyens financiers. »

 

Intervention de Raphaël LAPIN, Trésorier de la LMDE

« Lorsque l’État diminue les remboursements au niveau de  la Sécurité sociale de 50 à 15%, la mutuelle n’est plus la  complémentaire. C’est la Sécurité sociale! »

Aujourd’hui le mutualiste supporte de plus en plus les changements  imposés par le gouvernement concernant l’augmentation des taxes et la  diminution des remboursements.
L’Union régionale réagit face à cette augmentation à l’occasion de différentes manifestation dont la conférence  de presse organisée le Mercredi 28 septembre dernier, dans ses locaux.

Préserver une prise en charge efficace et cohérente

La Mutualité Française se mobilise pour combattre la hausse des taxes, mais aussi préserver une prise en charge efficace et cohérente.« Nous menons depuis notre création, il y a trois ans, des actions de prévention et d’éducation à la santé, explique Nestor Bajot. Nos missions nous mènent dans tout l’archipel en concertation avec d’autres acteurs de la santé. Nous avons organisé des conférences, des villages santé… Mais aussi des séances de formation en direction de nos élus pour qu’ils informent leurs adhérents sur les changements réglementaires. C’est une obligation. »

L’Union Régionale de Guadeloupe, comme ses homologues des autres régions, a alerté les pouvoirs publics. Les mutuelles s’apprêtent, après leur congrès, à envoyer aux candidats aux présidentielles une plaquette d’informations sur les problèmes de santé, leurs revendications et propositions.

Une taxe de 7%

La taxe spéciale sur les conventions d’assurance

Les mutuelles subissent une taxe de 7% sur les conventions d’assurance. Le régime de la Sécurité sociale se désengage un peu plus chaque jour. Par exemple, l’hypertension ne fait plus partie des affections de longue durée. Le mutualiste qui souscrit un contrat « solidaire et responsable » , doit respecter un parcours de soins en passant par le médecin traitant pour se rendre chez un spécialiste. L’union régionale est contre ; car, elle vise à taxer la santé. Au motif que le régime est une niche fiscale. Une fois cette taxe répercutée sur les cotisations, certains mutualistes ne pourront plus faire face et par conséquent leur état de santé va se dégrader. C’est aussi un coup porté à l’équilibre financier des mutuelles.

 

La dépendance augmente

La Guadeloupe est vieillissante. Le phénomène de dépendance s’amplifie. Les mutuelles n’étaient pas préparées, les hébergements à des coûts raisonnables sont en nombre insuffisant. Le service de soins à domicile s’est développé. Les mutuelles proposent le maintien à domicile et d’autres alternatives : maisons de répit pour alléger la famille, souvent responsables de parents malades d’Alzheimer ou d’autre lourde pathologie. Il faudrait plus d’accueil de jour, d’insertion…

 

La qualité des soins

La Guadeloupe est en retard en terme d’équipements. Il faut reconstruire le CHU. Il y a des risques de fermeture de certains établissements… La Guadeloupe a des professionnels de renom, mais si les patients ne peuvent supporter le coût d’une mutuelle, ils ne pourront pas accéder aux soins. Les étudiants, les personnes âgées… négligent leur état de santé, faute d’argent. La CMU ne peut pas tout régler. Les patients vont gonfler les services des urgences.

 

Le dépassement des honoraires

Quand un praticien demande un supplément de rémunération, c’est un frein à l’accès aux soins. Par exemple, une opération de hanche coûte 480 euros, le praticien a le droit de mander un supplément et facture 800 euros. Le patient ou sa mutuelle devra payer.

 

Le médicament

Après l’affaire du médiator, l’IGASS a révélé des dysfonctionnements dans le système. La mutualité a participé au débat et proposé que les autorités administratives diffèrent de la pharmacovigilance. Les laboratoires ne vont plus financer la formation des personnels de santé pour éviter les conflits d’intérêts. Les secrétaires médicaux ne vont plus s’adresser à un seul médecin. Les mutuelles exigent sur le marché de bons médicaments et remboursables.